Pourquoi le site on ne sait jamais

Chacun croit disposer de la vérité absolue. Et pourtant on ne sait jamais dans la vie à quoi s’attendre. Comme le dit Tom Hanks dans Forrest Gump

La vie c’est comme une boite de chocolats… on ne sait jamais sur quoi on va tomber

Je suis né dans les années 50. L’information passait à l’époque uniquement par les relations sociales, l’école et la presse.

En fait, on ne savait jamais grand chose mais tout le monde prétendait tout savoir. En cette période, disposer de l’information donnait un réel pouvoir. On prenait ses intuitions pour de la connaissance. Les personnes âgées avaient de « l’expérience », les parents savaient tout, les élus étaient légitimes, le pilier de bar expliquait aux autres ce qu’il fallait penser …  

L’informatique des années 80 n’a pas eu d’effet majeur sur le grand public mais elle a rendu possible une véritable révolution : Internet.

“La seule chose que je sais c’est que je ne sais rien”, disait Socrate.

on ne sait jamais des questions et des points d'interrogation
Illustration de Arek Socha sur pixabay.com

L’idée de ce site m’est venu peu après le début de la pandémie. La crise que nous avons traversé a montré que nous avions en France 67 millions de sachants. Si certains reconnaissaient ne pas savoir, la plupart avait compris comment le virus allait évoluer et bien sûr ce qu’il fallait faire pour vivre comme avant.

Dans une société où l’information passe par la viralité, les fake news, les images truquées, les voix imitées vont être davantage diffusées et partagées. On ne sait jamais si une information est fausse ou destiné à une manipulation. Il est plus facile de diffuser une fake-news que de démontrer pourquoi c’en est une.

Les médias « info en continu » ont pris l’habitude de contraindre leurs invités à donner leur position même quand ceux-ci ne savent pas la réponse pour la question posée. La cadence de diffusion de l’information augmente sans cesse en quantité mais pas en qualité. Les journalistes coupent la parole de leurs interlocuteurs sans leur laisser le temps d’expliquer. C’est une course à la vitesse, à la réponse flash. Audimat oblige ! On a pris l’habitude de mettre sur le même plan le scientifique, la femme ou l’homme politique et les « auto-proclamés ». Tout cela donne le sentiment à tout un chacun de détenir LA vérité.

Confiant dans ce que l’on imagine, on ne sait jamais dans la vie

Je croyais savoir. Mais j’ai rencontré des personnes dans lesquelles j’avais confiance et qui m’ont trahi. D’autres, dont je n’attendais rien m’ont été d’un grand secours. On croit savoir tout et on ne sait rien.

Qui pouvait savoir au début du vingtième siècle que toutes nos découvertes révolutionnaires allaient provoquer la mise en danger de l’humanité tout entière en provoquant le réchauffement climatique ?

Qui pouvait imaginer que :

  • François Mitterrand quelques mois après son élection souffrait d’un cancer pour lequel les médecins ne lui donnaient que quelques mois à vivre. Il faudra attendre son hospitalisation en 1992 pour que le cancer soit révélé assorti d’un nouveau mensonge comme quoi la maladie avait été prise à son stade initial. Et à nouveau 10 jours après sa mort la sortie du livre du Docteur Gubler pour apprendre ce mensonge d’état.
  • Alan Turing, qui inventa l’informatique durant la seconde guerre mondiale, finira par se suicider car on l’avait contraint à une castration chimique pour le condamner de son homosexualité. Il s’empoisonna avec une pomme au cyanure. Certains disent que c’est cet acte qui a inspiré le logo d’Apple. Il est prouvé qu’Alan Turing a écourté la seconde guerre mondiale de deux ans. Sans lui mon père, déporté résistant, n’aurait pas survécu et je ne serais pas là pour vous en parler.
  • Un officier soviétique Stanislav Petrov a sauvé le monde. Ces évènements se sont produits dans la nuit du 25 au 26 septembre 1983 et pendant de nombreuses années, personne n’en a rien su. Alors que le système informatique d’alerte anti-missiles signale une série de fausses alertes nucléaires, l’officier désobéi en refusant d’appliquer la procédure. Il avait pressenti qu’il s’agissait de fausses alertes.
  • Un comique joue un sketch dont le moins que l’on puisse dire c’est que ce dernier est très vulgaire et pas vraiment drôle : il fait mine de jouer du piano avec son sexe. Qui aurait pu imaginer que cette homme devienne le Président d’un pays de 44 millions d’habitants en 2019 avec 73 % des suffrages ? Qui pouvait imaginer que Volodymyr Zelensky se transformerait en chef de guerre ?
  • En 2020 un virus inconnu se répand dans le monde entier. Il sera identifié sous le nom de « Covid 19 ». Une des raisons principales de sa propagation en France est l’absence de masques tant pour les soignants que pour la population. La raison évoquée pour ne pas avoir conservé un stock suffisant : la Chine pourrait nous les fournir dans un temps record ! Manque de chance l’épidémie fut mondiale et le premier pays touché : la Chine !

Nombreux sont ceux qui ont affirmé qu’on ne sait jamais dans la vie

Étienne Klein, physicien, directeur de recherches au CEA et docteur en philosophie des sciences illustre avec brio mon propos.

Le site onnesaitjamais.net aborde l’actualité. Je reviens aussi sur ce que j’ai appris durant mon parcours de vie ainsi que sur mes erreurs. Car comme tout un chacun, j’ai cru longtemps que je savais. J’ai fini par comprendre que ce que j’imaginais être la vérité pouvait s’avérer faux. J’ai appris à me méfier de mes certitudes et à me rendre compte qu’on ne sait jamais ce qui peut se produire. La vie est une incertitude permanente.

Sur ce site, il ne s’agit pas de pontifier mais de vous parler de mes errances, de mes questionnements, de ce à quoi je crois, de ce qui m’interroge. Personne n’étant doté d’une âme de visionnaire, on ne sait jamais rien dans la vie.

Pour conclure en musique, je vous propose deux clips anciens, celui de Charles Aznavour : On ne sait jamais

Et bien sûr un grand classique, celui de Jean Gabin : Maintenant je sais, je sais qu’on ne sait jamais.

Maintenant, vous avez tout loisir de choisir ce qui vous intéresse